CELIBAT ET SEXUALITE

"Célibat et sexualité"Sujet de l'émission radiophonique du 23 octobre 2006 :


Définition du célibataire a
utrefois (sens officiel du terme)
Personne qui n'avait jamais connu le mariage (la vie de couple était le seul modèle valable).
• le célibat était très mal vu : il s'agissait soit d'un échec, soit d'un refus.
• Le célibat était ressenti négatif, comme une menace pour la société... et pour le culte des ancêtres, qui avait besoin de descendants.

Définition du célibataire aujourd’hui (considérer le mode de vie plutôt que l'état civil)
la majorité des “ solos ” ont connu la vie à deux.
• L'échec est celui du couple, ce n'est plus une mise en cause personnelle.
• L'identité passe par la position sociale plus que par le statut familial.
• La vie en solo gagne du terrain
• le célibat semble aujourd'hui positif
• Les valeurs liées jadis au célibat (individualisme, liberté...) sont devenues valeurs communes.
• le célibataire est souvent un pilier de la vie associative.


Les formes de célibat :
 

Prolongé ou temporaire

• Jeunes cadres qui privilégient leur carrière et songent à la vie sentimentale à partir de 30 ans.
• L'étudiant qui passe ses journées en cours et ses soirées sur Internet, et qui ne songe à l'amour que le Week end.

• l'étudiant en âge de se marier vivant chez ses parents.


Transitoire

• où alternent des périodes de solitude et de vie commune.
• Ils profitent un certain temps de leur liberté retrouvée.
• le plus souvent souhaitent que cette période soit transitoire, mais au bout d'un certain temps, il est parfois difficile de recommencer une aventure… On arrive alors au célibat définitif...


Définitif ceux qu'on appelle les “solo”
:

• les célibataires qui l’on toujours été,
• les veufs,
• les divorcés vivant seuls ou avec leurs enfants.

Célibataires en couple ou couples de célibataires
• Chacun son appartement
• ça peut commencer avec chacun sa télévision...
• et continuer par le libertinage.

Quelques chiffres de l’INSEE

Il y a presque 8 millions de célibataires en France, soit une personne sur 8.
• Le nombre de célibataires a ainsi doublé en trente ans ,.
• Il est passé de 6,1 % de la population en 1969 à 12,6 % en 1999.
• Mais il existe des différences selon le sexe et l’âge.


Qui sont les célibataires ?

Les femmes plus concernées que les hommes : 4,4 millions contre 3 millions d’hommes. les statistiques de l’INSEE ne prennent en compte que les personnes vivant seules au foyer : les mères célibataires avec enfant à charge ne sont pas décomptées.
chez les jeunes, parité entre célibataires.
Mais ensuite, entre 30 et 40 ans, les hommes sont plus nombreux, avec un maximum à 40 ans, ou ces messieurs sont deux fois plus seuls que ces demoiselles.
Vers 50 ans, la parité hommes-femmes est à nouveau respectée. Puis le nombre global de célibataires augmente, et les femmes sont de plus en plus nombreuses à choisir (ou subir) la vie en solo. A noter que ce phénomène touche de manière générale tous les seniors : plus de la moitié des personnes seules ont plus de 60 ans.

 

Vivre en couple : pas tout de suite !
• Avant 30 ans, de plus en plus de jeunes quittent le foyer pour vivre seuls
• 16 % des 20-30 ans vivent en solo, soit deux fois plus qu’il y a 20 ans.
• Les JF quittent le foyer parental plus tôt puis se mettent en couple ensuite plus rapidement.


De plus en plus de séparations
• Entre 30 et 50 ans, hausse du nombre de ruptures.
• 1 sur 2 dans les grandes villes et 1/3 en Province contre 15 % il y a 40 ans
• divorcés ou séparés ne se remettent généralement pas en couple aussitôt.


Vivre plus vieux… seul
• Après 50 ans, l’augmentation de la durée de la vie cause de la solitude des seniors.
• Les femmes sont les plus touchées : 1) vivent plus longtemps que les hommes 2) sont souvent avec des conjoints plus âgés. 3) amélioration conditions de vie + progrès médicaux moins vite placées en institution.

Inégaux devant le célibat ?

Il semblerait que les femmes vivent mieux leur solitude que les hommes, ayant désormais acquis leur autonomie financière et professionnelle, et surtout la liberté de diriger leur vie.


Le célibat des hommes serait mieux accepté par la société, ou moins sujet à questionnement et commentaire. Car si bon nombre de femmes vivent seules, “c'est peut-être parce qu'elles ont un problème”, entend-on encore trop souvent...


Hommes et femmes vivent différemment le célibat depuis toujours

Le célibat a été organisé par l'Eglise et imposé aux prêtres. Qui, une fois cette condition remplie, étaient libres… Alors que les femmes qui devenaient nonnes étaient cloîtrées. De tout temps, une femme seule était considérée comme suspecte. Suspecte de péché de chair ! Il n'y a encore pas si longtemps, il paraissait inconcevable qu'une jeune fille demeure célibataire et vive seule.  Les marieuses avaient d'ailleurs pour charge de remédier à de telles situations. Une femme veuve et d'âge mûr devait montrer discrète, digne, et rester en marge de la société. Alors que les célibataires hommes bénéficiaient eux d'une totale liberté, et pouvaient même multiplier les maîtresses : ils ne s'attiraient alors que des louanges sur leur virilité !


Les pièges du célibat

La solitude risque de se transformer en isolement. D'où la nécessité pour le célibataire d'avoir une vie active remplie d'activités (sociales, sportives, culturelles...) épanouissantes.  L’ennui : faire des efforts pour organiser des activités solitaires ou sociales, (apprendre un instrument de musique, une nouvelle langue), s'obliger à rencontrer d'autres personnes (faire du bénévolat), le célibataire qui s'ennuie risque de devenir ennuyeux.
Taux de suicide est plus élevé chez les célibataires.
Ils vivent moins longtemps.
L'absence totale d'activité sexuelle sur une longue période atrophie la fonction et rend difficile la reprise de la sexualité. Certains célibataires n'éprouvent aucun désir sexuel lorsqu'ils vivent seuls ou mettent carrément leur sexualité de côté. Heureusement, la majorité des gens continuent d'exercer leur fonction sexuelle en utilisant soit la masturbation, soit les rencontres sporadiques, soit encore en entretenant un ou plusieurs partenaires avec qui ils échangent des services d'ordre sexuel.
Certains se marient pour de mauvaises raisons : age, amis mariés et enfants, la 1ère qui passe ou au contraire en quête du partenaire trop idéal donc impossible.

Qui est le célibataire heureux ?

Celui (ou celle) qui a accepté le fait de vivre seul, ne cherche pas continuellement, voire obsessionnellement, à trouver l'âme sœur, ne croit pas qu'il faille nécessairement être à deux pour être heureux, se perçoit comme une personne à part entière et ne se considère pas comme une moitié à la recherche d’une autre moitié. 
Il (elle) est conscient(e) que certains de ses besoins nécessitent la présence d'une autre personne. Il (elle) ne devient jamais un dépendant affectif, même s'il peut éprouver des peines d'amour.

Être heureux seul demande une bonne estime de soi et une confiance en soi et en la vie. Il ou elle sait regarder objectivement les avantages et inconvénients de son choix, est conscient d’être la seule personne responsable de son bonheur ou de son malheur, est capable de s'adapter au changement et recherche le changement pour mettre de la nouveauté et du piquant dans sa vie.

La personne heureuse entretient une image, physique et émotive, positive d'elle-même.

Elle sait se faire des amis de qualité, se fie à ses propres jugements, capable de dire non à ce qui ne l'intéresse pas,  ne cherche pas à se faire aimer à tout prix, parce qu'il ou elle s'aime suffisamment et est ainsi mieux dans sa peau.

Le célibataire heureux s'investit dans des activités qui l'intéressent, et se rend compte que c'est la meilleure façon de rencontrer des gens qui partagent les mêmes goûts, donc une certaine compatibilité qui pourrait rendre plus facile le début d'une relation amicale ou amoureuse. Il invite et est invité, mais ne se sent pas obligé d'accepter toutes les invitations ni d'inviter n'importe qui pour meubler sa solitude.

Un célibataire heureux constitue un paradoxe car, étant heureux, il devient un candidat recherché pour former un couple. Lorsqu'il (elle) décidera de se mettre en ménage, saura aussi apprécier les multiples avantages de la vie à deux sans regretter le prix à payer pour être heureux. La personne heureuse vit au moment présent et s'organise pour se sentir bien là où elle est.  La personne heureuse sait qu'il n'existe aucun état idéal, qu'elle ne peut être à la fois mariée et célibataire.

Le célibataire heureux sait que le bonheur n'est pas le but du voyage, mais plutôt une façon de voyager.


Quelques bonnes raisons de bien vivre son célibat


• Prendre le temps de trouver la bonne personne en attendant de rencontrer quelqu'un qui ajoutera un plus à son bonheur plutôt que quelqu'un qui viendra combler sa solitude
• Privilégier la carrière
• Faire ce qu’on veut, quand on le veut, sans avoir à rendre des comptes
• Vivre pleinement sa sexualité
• Dépenser son argent comme on l’entend
• Vivre en toute sérénité sans se sentir responsable de qq d’autre
• Pouvoir garder les objets auxquels on tient
• Pas à faire de compromission
• Il n'est pas prêt à hypothéquer son bonheur et sa liberté pour former un couple à tout prix.

Célibat et sexualité


L’image trompeuse véhiculée par les médias à propos de notre sexualité a des conséquences graves. Elle nous fait vivre de fausses attentes, ce qui affecte notre estime de soi et nos relations de couples. L'absence de partenaires n'est pas obligatoirement synonyme d'abstinence. Dans l'ensemble, c'est vrai que les gens font l'amour plus qu'avant, mais pas tant que ça.


• 23 % des hommes et 32 % des femmes célibataires qui ont répondu à l'enquête n'avaient pas eu de relations sexuelles au cours de la dernière année.
• 45 % chez les femmes de plus de 40 ans. «


Masturbation solitaire

• Les couples se masturbent davantage que les célibataires. 85% des H et 45% des F
• Chez les célibataires, 60% des H et 40 % femmes.

Visionnement de films érotiques :


Jouets intimes ne sont utilisés que par 2 % de la population, et plutôt en couple.


Abstinence : choisie ou subie ?


Femmes célibataires :


Il y a celles qui n’envisagent la sexualité que dans le cadre d'une relation amoureuse.  Plus que le sexe, c'est souvent la tendresse qui manque aux femmes seules. Elles s'ennuient surtout de la vie au quotidien, partager avec quelqu'un, pouvoir rentrer le soir et raconter sa journée à un partenaire. Et si cette femme avait une forte libido en couple, le célibat risque d'être un enfer!.

Certaines ont choisie l’abstinence parce qu’elles n’ont jamais vraiment "aimé ça”. Leur mère, leurs grand-mères leur ont enseigné le sens du “devoir conjugal” et surtout qu’elles n’avaient droit ni au désir ni au plaisir. D'ailleurs ne disait-on pas "une femme honnête n'a pas de plaisir" ? Ce sont des femmes-enfants, fixées dans une relation fusionnelle à la mère, et qui refusent d’accéder au statut de femme. Cependant, cela n’exclut pas le besoin d’affection masculine et ces femmes souffrent de solitude.

Il y a aussi les déçues de l’amour qui en veulent au “sexe masculin” sans distinction, et sont agressives, hostiles aux hommes.

Celles qui peuvent distinguer le sexe et l'amour. Certaines en profitent pour redécouvrir et explorer leur corps et leur sexualité. La masturbation, bien sûr, est une solution.


Hommes célibataires


Les hommes pratiquent rarement l'abstinence et se contentent de rencontres d’un soir. L’identité masculine passe en effet davantage par la sexualité,

Les nouvelles méthodes de rencontre


• Les “ clubs de rencontre ” existent depuis longtemps.
• Les agences matrimoniales dans les grandes villes du XIXe siècle, pour remplacer les “ marieurs ” de village.
• Speed-dating
• Internet.
• Les agences de rencontre sur Internet offrent souvent des services gratuits pour les femmes, parce que la demande masculine est plus forte.

L'esprit est le même : forcer le destin et espérer qu'une relation sentimentale puisse reposer sur des critères rationnels. Mais l'intérêt de ce type de rencontre est surtout psychologique. Elles permettent aux célibataires de reprendre confiance en eux, de rester “ dans le coup ”, de garder le désir de se remettre en couple, de tester la manière dont ils se présentent à l'autre... Il y a un côté ludique, voire une ritualisation de la rencontre qui exorcisent l'absence de spontanéité dont nous parlions tout à l'heure.


Un frein à la vraie rencontre
23 % des hommes et 11 % des femmes La majorité des gens trouve plus difficile de vivre seul qu'en couple. La solitude fait tellement peur que nombreux sont ceux et celles qui préfèrent poursuivre une relation insatisfaisante plutôt que de quitter leur partenaire. Nous croyons à tort que, sans partenaire, nous ne sommes pas des personnes à part entière et que notre bonheur dépend d'un être unique et spécial. C'est pourquoi nous partons à la recherche de l'âme sœur (appellation moderne du prince charmant ou de la princesse charmante). L'âme sœur est à la fois une illusion et un signe de dépendance affective.

Le prince charmant et la princesse charmante
Beaucoup pensent souvent d'une femme célibataire qu'elle a certainement un problème. Mais peu pensent la même chose d'un homme. De la même manière, une femme qui multiplie les aventures est très sévèrement jugée, alors que l'on qualifiera avec indulgence un cavaleur “d'homme à femme”. Dans l'inconscient collectif, les femmes sont destinées à procréer, et dans cette union, l'homme apporte son capital génétique, alors que sa compagne apporte son capital santé pour bien porter et bien materner son enfant. Elle doit donc préserver ce capital en menant une vie irréprochable, conforme aux normes de moralité en vigueur.

Vivre seule est donc plus difficile à assumer pour une femme, en grande partie à cause du regard porté sur elle. Mais si elles parviennent à faire abstraction de ces jugements, les femmes vivent certainement beaucoup mieux leur solitude que les hommes car elles savent mieux en tirer parti, la positiver. Elles ont également une plus grande capacité à attendre et à réfléchir...

Le désir d'enfant change la donne entre hommes et femmes. Les hommes ont en effet cette chance de ne pas avoir d'horloge biologique; De plus en plus de femmes vivent seules. Beaucoup affirment qu’elles sont ainsi plus heureuses, plus libres. Pas si sûr car, en secret, elles attendent l’homme de leurs rêves. Beaucoup manifestent un vrai désarroi derrière lequel se cachent une nostalgie et une quête impossible de la vie de couple. Leur prétendu choix apparaît le plus souvent comme une rationalisation, une sorte de faux-semblant masquant une peur panique de souffrir, une quête d’idéal ou encore une mauvaise image de l’homme. D’ailleurs, beaucoup d’entre elles prennent conscience de cette problématique et n’hésitent pas à faire un travail sur elles-mêmes et à se remettre en question afin de vivre mieux.

Une mauvaise image de l’homme
Ces femmes qui attendent le Prince charmant ont souvent de l’homme une image monstrueuse. «C’est un véritable dictateur auquel on ne peut se fier. Pour d’autres, l’homme est clairement dévalorisé et affublé de toutes sortes d’intentions plus ou moins avouables. Egoïste, il préfère les femmes jeunes car il ne « pense qu’à ça » et n’assume pas ses responsabilités… Nombre de femmes divorcées ou séparées désirent avant tout un nouveau compagnon « gentil ». A croire qu’elles ont toutes épousé des tyrans ! 

Une mauvaise image de l'homme vient le plus souvent du regard de la mère. La façon dont celle-ci regarde son époux, et les hommes en général, ainsi que ses croyances transmises par sa propre mère, qui marquent à jamais l’inconscient de sa fille. Parfois, les propos sont trompeurs : "ton père est un homme formidable, il a réussi, il a une bonne situation". Mais la mère n’en pense pas moins et la fille le perçoit.  Cette mauvaise image perdure d’autant plus si les parents ne sont pas aussi des amants, si la mère ne porte pas un regard aimant sur son compagnon. Alors, la fille, en conformité avec l’idée consciente ou inconsciente qu’elle se fait des hommes, tombera toujours sur des « salauds ».

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :